Lutter contre l’itinérance des jeunes et des femmes

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Le Conseil jeunesse de Montréal et le Conseil des Montréalaises demandent à la Ville des actions pour lutter contre l’itinérance touchant les jeunes et les femmes.

Au total, 21 recommandations ont été présentées à l’administration municipale mardi matin. Celles-ci visent «à mettre en lumière des situations vécues», explique Cathy Wong, présidente du Conseil des Montréalaises, présente en compagnie de plusieurs dizaines d’organismes à l’hôtel de ville pour la présentation de ces avis.

Interpellant directement le maire Denis Coderre, ces deux conseils consultatifs attendent un plan d’action adapté aux besoins exprimés par les femmes et les jeunes en situation d’itinérance. «C’est urgent de comprendre ces réalités spécifiques. Cette itinérance est peu visible, il faut la mettre en avant», reprend Cathy Wong, qui, parmi ses recommandations, souhaite une amélioration des relations «souvent tendues» entre les agents du Service de police de la Ville de Montréal (SPVM) et les femmes sans-abri.

1 sur 3 : Selon le Conseil jeunesse de Montréal, 1/3 des sans-abri est âgé de moins de 30 ans et a passé au moins 6 mois dans un centre jeunesse.

Alors que le Conseil des Montréalaises développe également son envie de créer davantage de  logements sociaux, mais aussi des douches et des toilettes non mixtes «pour rendre la rue plus sécuritaire», le Conseil jeunesse de Montréal (CJM) veut «créer des ponts entre la population et les jeunes.»

«Il faut combattre les préjugés, reconnaître ce type d’itinérance et créer des liens. Il faut éviter de tourner le regard en voyant des jeunes itinérants», assure François Marquette, président de ce comité créé en 2002.

Ce dernier cible particulièrement la réinsertion des jeunes itinérants. Citant l’exemple du programme Tapaj, développé par l’organisme Spectre de rue dans l’arrondissement de Ville-Marie, qui s’adresse à près de 250 personnes vivant une grande précarité et éloignée du marché du travail, François Marquette veut mettre en place «des passerelles vers le marché du travail légal».

«Avec ce genre de programme, on permet à des jeunes de reprendre progressivement un travail en nettoyant les ruelles ou en participant à l’organisation d’un festival, détaille-t-il. On veut que Montréal fasse pression sur les autres paliers gouvernementaux pour étendre ces mesures. C’est une vraie passerelle.»

Responsable de ce dossier auprès de Projet Montréal, Sterling Downey évoque «une situation vraiment préoccupante». «Il est temps de passer à l’action et d’avoir des financements pour répondre à ces préoccupations. Il faut arrêter d’en parler, mais agir», clame l’élu de Verdun, membre de l’Opposition officielle.

Au cours de cette conférence, le maire Coderre a promis d’analyser ces recommandations. Il a toutefois refusé de répondre aux questions des journalistes à ce sujet.

Paru dans le Journal Métro 

Crédits photo: Josie Desmarais

L’ITINÉRANCE DES FEMMES À MONTRÉAL : VOIR L’INVISIBLE

Cet avis est le fruit de consultations menées en 2015 et 2016 par le Conseil des Montréalaises auprès d’organisations et de personnes gravitant autour de la lutte à l’itinérance des femmes.

Faisant écho aux préoccupations des travailleuses du milieu ainsi que des femmes ayant elles-mêmes une expérience de la rue, il a pour objectif de rendre visibles aux actrices et acteurs municipaux les situations de femmes que la précarité rend invisibles.

Dans un contexte d’augmentation et d’aggravation de l’itinérance des femmes, l’avis insiste sur l’importance d’actions politiques et sociales municipales développées selon une analyse différenciée selon les sexes (ADS+ – voir Annexe II).

Il fait état de 8 grandes recommandations pour améliorer les conditions de vie des femmes en situation d’itinérance. 

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JEUNES ET ITINÉRANCE: DÉVOILER UNE RÉALITÉ PEU VISIBLE 

Les chiffres indiquent qu’environ 235 000 Canadien.nes vivent l’itinérance chaque année, desquels environ 20 % seraient âgés de moins de 25 ans (Gaetz, 2014a). La problématique de l’itinérance jeunesse surgit au tournant des années 1980 au Québec, au moment où les jeunes de la rue commencent à se rassembler en groupes dans certains coins au centre-ville de Montréal et de Québec. Ils deviennent un problème « visible », mais aussi bruyant. Leur désordre dérange. Aujourd’hui, si les jeunes en situation d’itinérance se font moins visibles dans les rues de Montréal, le phénomène ne disparaît pas pour autant : les milieux d’intervention remarquent une fréquentation accrue de leurs services ainsi qu’un changement du profil des jeunes qui les fréquentent.  

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