Des millions de femmes à travers le monde manifestent contre Trump

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Les manifestantes, regroupées dans le cadre de la Marche des femmes, ont été des centaines de milliers à défiler dans les rues des principales villes américaines, comme New York, Philadelphie, Chicago, Los Angeles, mais aussi Paris, Berlin, Londres, Prague, Sydney et Montréal.

Les appels aux manifestations se sont rapidement multipliés après qu’une grand-mère, Teresa Shook, avocate à la retraite vivant à Hawaï, eut lancé un appel à la mobilisation sur Facebook après l’élection de Donald Trump.

Les organisateurs souhaitaient que cette mobilisation montre au nouveau président américain que ses actions seront surveillées de près par les femmes du monde entier.

« Il y aura des militants qui se battent pour que tous les Américains puissent profiter des valeurs qui nous sont chères, mais aussi des gens qui ont été choqués et qui ont peur de la direction que prend le pays. » –  Tamika Mallory, membre du Comité national de la « Women’s March ».

À Chicago, les organisateurs ont dû renoncer à faire défiler la foule, trop importante, optant finalement pour un simple rassemblement. La police a dénombré plus de 125 000 personnes.

À Los Angeles, plus d’un demi-million de personnes ont défilé dans les rues, selon les autorités.

La plus importante de toutes les manifestations se tenait à Washington. Selon les responsables municipaux, entre 200 000  et 500 000 personnes ont pris part à la marche.

L’affluence était si importante à Washington que les organisatrices ont dû modifier leur plan, car il était impossible de marcher sur l’esplanade du National Mall. Au lieu de se rendre ensemble vers la Maison-Blanche, elles ont demandé aux manifestantes de s’y rendre par les rues avoisinantes.

Les autorités du transport en commun à Washington ont rapporté que plus de 275 000 personnes ont utilisé le métro samedi, contre193 000 personnes la veille, le jour de l’investiture de Donald Trump.

Les manifestants s’étaient donné rendez-vous symboliquement sur l’esplanade devant le Capitole, soit l’emplacement même de l’assermentation du 45e président des États-Unis. La marche s’est ensuite dirigée vers la Maison-Blanche.

Contrairement à la cérémonie de la veille, de nombreuses célébrités ont pris part au rassemblement, notamment Katy Perry, Scarlett Johansson, Ashley Judd, Melissa Harris-Perry, Michael Moore, Janelle Monae, Samantha Ronson et Mary Chapin Carpenter.

D’autres ont livré des prestations, comme Madonna et Alicia Key. « Oui, je suis fâchée. Oui, je suis outrée », a déclaré la chanteuse Madonna, qui a interprété deux chansons lors du rassemblement.

« Je ne pense pas que [Trump] ait accédé au pouvoir. Le pouvoir est ici. »  – le cinéaste Michael Moore

L’organisation américaine à l’origine de l’événement, « Women’s March », a estimé qu’à l’échelle internationale plus de 2 millions de personnes avaient pris part aux « Sisters Marches », c’est-à-dire les Marches des sœurs.

Pas de gazouillis de Trump

Sur Twitter, le nouveau président des États-Unis est resté coi sur ces manifestations. Il a plutôt tweeté qu’il était « honoré de vous servir, le grand peuple d’Amérique, en tant que 45e président des États-Unis ».

L’ancienne adversaire de Donald Trump lors de la présidentielle, Hillary Clinton, a quant à elle écrit sur le média social « L’espoir, pas la peur » et « Merci de vous lever, de vous exprimer et de marcher pour nos valeurs ».

Un mouvement au-delà des femmes

Cette marche découlait d’une initiative féministe d’abord, mais les militantes à l’origine du mouvement de protestation ont précisé que les points ciblés étaient nombreux.

Selon le site web de la « Women’s March », leur mission englobe la protection des droits des immigrants de toutes les origines, des personnes de toutes les croyances religieuses, de la communauté LGBTQ, des Autochtones, des Noirs et des personnes handicapées.

Ces militantes souhaitaient aussi dénoncer la volonté de la nouvelle administration d’abroger l’Obamacare.

Un mouvement canadien

Au Canada, une trentaine de marches ont eu lieu, notamment à Montréal, Ottawa, Toronto, Calgary, Edmonton, Frédéricton, Halifax, Moncton, Winnipeg et Vancouver.

« Ce mouvement a permis à des milliers de femmes au pays et à des millions partout dans le monde d’offrir une démonstration de notre pouvoir collectif », a affirmé la porte-parole de la Marche des sœurs du Canada, Gillian Sonin.

Quelques personnes ont aussi manifesté, vendredi soir, à Montréal, contre l’élection de Donald Trump. La manifestation s’est généralement déroulée dans le calme, mais la situation s’est corsée, lorsque certains des protestataires ont causé des dégâts sur la rue Sainte-Catherine.

Une marée de « chapeaux de chattes »

Une initiative intitulée « Pussyhat » a aussi invité les manifestantes à se tricoter des chapeaux en laine rose avec des oreilles de chat.

Ces chapeaux font référence à la conversation que Donald Trump avait eue avec un présentateur de télévision dans laquelle il se vantait de pouvoir embrasser des femmeset de toucher leurs organes génitaux sans leur demander leur avis.

L’idée des chapeaux de protestation a été lancée en novembre par deux féministes de Los Angeles, Krista Suh et Jayna Zweiman. Depuis, des photos de femmes portant des tricots à la forme de félin se sont propagées sur Internet.

Article paru sur Ici.radio-canada.ca

crédits photo: Jonathan Ernst