Victimes de violence conjugale et COVID-19 : une équipe de recherche partenariale de l’UQAM mobilisée pour la protection en milieu de (télé)travail

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Soucieuse de la situation vécue par les victimes de violence conjugale en cette période de pandémie, l’équipe a produit des capsules de sensibilisation suggérant quelques pistes d’action pour les milieux de travail. Les deux premières capsules Pourquoi une obligation de protection pour l’employeur en matière de violence conjugale au travail? et Pourquoi arrive-t-il qu’une victime de violence conjugale reste avec l’auteur des violences? sont disponibles pour visionnement en cliquant ici.

Le confinement dû à la COVID-19 ajoute, pour les travailleuses victimes de violence, des contraintes supplémentaires dans une situation de violence quotidienne déjà difficile et périlleuse.

La professeure Rachel Cox souligne : « Une étude récente de Statistique Canada révélait qu’une femme sur 10 craint qu’il y ait de la violence familiale dans son foyer en contexte de confinement. Pour soutenir les victimes de violence en général, tout comme dans ce contexte particulier que nous vivons, une évaluation du risque est nécessaire et les employeurs doivent intervenir de façon appropriée et aidante, avec délicatesse et jugement. Le milieu de travail doit garder à l’esprit que les travailleuses peuvent être en danger, même en contexte de télétravail ».

Le comité travaille depuis quelques années à sensibiliser les employeurs à la violence conjugale, à interpeler les milieux de travail et à illustrer l’importance de leur rôle afin de soutenir les victimes. Ses recherches démontrent que le Québec accuse un retard sur d’autres provinces canadiennes qui reconnaissent déjà une obligation de protection de l’employeur*. «Le confinement nous amène à poursuivre nos travaux et à essayer de mettre en œuvre des mesures adéquates pour soutenir les femmes et les employeurs, afin de diminuer l’impact de la violence conjugale», soutient Hélène Millier, coordonnatrice de la Maison des Femmes de Baie-Comeau.

Rappelons qu’il existe, au Québec, un fort réseau de groupes spécialisés en violence conjugale : des maisons d’hébergement, des centres de femmes, des centres d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC), qui continuent de soutenir les femmes même en contexte de pandémie. Les milieux de travail (victimes, collègues et employeurs) doivent faire appel à leur expertise en cas de besoin. Les coordonnées de ces groupes, ainsi que celles de la ligne SOS Violence conjugale, sont disponibles dans les capsules.

« Partagez les capsules en grand nombre. Collectivement nous pouvons collaborer à enrayer la violence conjugale », conclut Hélène Millier.

* COX, Rachel, avec la collaboration de Marie-Eve Desmarais et de Shanie Roy. (2019). La reconnaissance d’une obligation explicite de l’employeur en matière de violence conjugale au Québec : rapport de recherche. Montréal : Service aux collectivités de l’Université du Québec à Montréal.

Pour lire le rapport de recherche