Plus de 10 000 demandes d’hébergement refusées chaque année : cri d’alarme des maisons pour ne plus dire « non » !

Montréal, le 5 mars 2019. À l’approche de la Journée internationale des droits des femmes, la Fédération des maisons d’hébergement pour femmes (FMHF) lance un cri d’alarme sur le manque de service dédié aux femmes violentées au Québec.

Alors que la série le Monstre illustre le quotidien d’une femme victime de violence conjugale, rappelons que ce sont des milliers de femmes vivant de multiples formes de violences – liées à l’itinérance, la traite, l’exploitation sexuelle, le mariage forcé, la violence familiale, etc. – qui appellent à l’aide quotidiennement. Depuis plusieurs années déjà, la FMHF avertit le gouvernement du manque de place au sein des maisons et des dangereuses conséquences que ce sous-financement chronique engendre.

« Chaque refus met une femme et ses enfants en danger. Si elle n’est pas dans nos maisons : elle est maintenue dans un milieu violent, elle est à l’hôpital ou à la rue ! » affirme Manon Monastesse, directrice de la FMHF. « C’est à la fois usant et déchirant pour les intervenantes de refuser chaque jour plusieurs demandes et de trouver constamment des alternatives au lieu de répondre directement aux besoins. Il est grand temps que le gouvernement s’attaque fermement aux violences envers les femmes et investisse massivement », ajoute-elle.

Les statistiques des maisons membres de la FMHF font frémir. Depuis quelques années, elles refusent annuellement près de 10 000 demandes d’hébergement faute de place au moment de l’appel, tandis que leur taux d’occupation avoisine voire dépasse les 100 %. Débordées, essoufflées, les équipes des maisons réalisent 24 heures sur 24, 7 jours sur 7, un travail essentiel auprès des femmes et des enfants. Malgré tout, elles peinent à remplir leur mission faute de financement adéquat.

À la lumière de ces données alarmantes, la FMHF diffuse une campagne sensibilisation durant toute la semaine du 8 mars afin de souligner le manque de service pour les femmes violentées. Douze vignettes dévoileront les témoignages de femmes ayant vécu de multiples formes de violences. Si leurs parcours diffèrent, elles ont un point commun : l’impact positif des maisons dans leur vie.

De fait, pour que chaque femme soit certaine de trouver un refuge dès son premier appel ; pour que plus aucune femme n’ait le choix entre un milieu violent et la rue, il est urgent d’agir.

À ce titre, la FMHF répète qu’elle souhaite être une alliée de premier plan.

À propos de la FMHF

La FMHF représente 36 maisons d’hébergement au Québec qui hébergent chaque année près de 3 000 femmes et leurs 1 500 enfants, victimes de violences conjugale et familiale, de traite et de violences basées sur l’honneur, d’agressions et d’exploitation sexuelles, etc. Elles répondent à plus de 20 000 appels et assurent plus de 175 000 suivis individuels. Elles soutiennent, via leurs services externes, plus de 60 000 femmes et enfants. Elles doivent refuser près de 10 000 demande d’hébergement chaque année faute de place disponible au moment de l’appel.

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Adeline JOUVE | FMHF 
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