Violence faite aux femmes: «les hommes font partie de la solution»

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«On a besoin de vous. On doit travailler ensemble», a lancé la directrice régionale de la FMHF, Manon Monastesse, aux participants présents à la Maison du développement durable. Cette dernière a insisté sur l’importance que l’ensemble de la société prenne position sur la violence faite aux femmes. «C’est important qu’on ait une voix collective», a-t-elle dit, en faisant référence à ce qui se fait aux États-Unis et au Canada anglais.

«C’est un événement nécessaire pour que les hommes puissent commencer à prendre conscience du rôle qu’ils ont à jouer», a affirmé le journaliste engagé Will Prosper, qui assurait l’animation de la discussion. Selon lui, il y a le début d’une prise de conscience collective devant ce problème qui vise la société et non pas seulement les hommes.

«D’aller écouter les femmes, c’est aussi important sinon plus, a ajouté M. Prosper. Quand les femmes prennent la parole, on doit les écouter et on ne prend pas assez le temps de le faire.»

Les hommes ont une responsabilité morale et citoyenne dans la lutte contre la violence faite aux femmes, pense pour sa part le professeur de l’Université d’Ottawa, Simon Lapierre. Selon lui, les hommes doivent sensibiliser leurs proches à ce fléau, mais ils doivent aussi rappeler aux autorités leur devoir d’agir. «On s’attend à mieux d’eux», a dit M. Lapierre.

Patrick Ladouceur, qui a été victime de violence conjugale dans sa jeunesse et qui étudie aujourd’hui à la maîtrise en service social à l’Université d’Ottawa, croit de son côté que les gouvernements doivent délier les cordons de leur bourse pour d’une part, assurer l’éducation sexuelle des plus jeunes et les renseigner sur le consentement et, d’autre part, soutenir le mouvement féministe à l’origine, selon lui, de nombreux changements sociaux.

«Il faut que ça soit plus qu’un débat, a insisté M. Ladouceur. Il faut un engagement concret.»

La FMHF a d’ailleurs rapporté que plusieurs maisons d’hébergement pour femmes peinent à répondre à la demande, leur taux d’occupation frôlant les 95%. «On n’y arrive plus, a dit Mme Monastesse. Les maisons d’hébergement, c’est pas juste de l’hébergement, c’est aussi une panoplie de services, même des services externes.»

Article paru dans Journal Métro

crédits photo: Josie Desmarais